Histoire courte (23): la rue parle
Elle se plaint, chante aussi : miroir du peuple ; on y pisse, on y conchie, on y vit. Ô la rue, dis-moi qui sont-ils, dis-moi qui suis-je ?
Tu n’as pas ton pareil pour manifester et jeter les pavés qui t’ornent à la figure des maux passants, tantôt parsemer tes abords de fleurs, lampadaires et bouteilles vides.
Tu véhicules, l’air de rien, un manque : c’est aux deux bandes, voire trois, que tu le dois. Si tu étais unique, tu te prénommerais sans doute ruelle.
Oui, tu peux te parer de tes plus beaux atours, de rôles parfois bien ingrats, mais souvent dépassée par ce que l’on te fait subir.