La chronique du 20 novembre 2020 : identité
Aujourd’hui, on vous parle d’identité parce qu’on en a un peu marre du covid, de Trump et de la presse.
S’il vous plaît, ne me réduisez pas à mon identité légale. Je lui préfère l’identité personnelle, en perpétuelle évolution, se construisant par des rencontres, des apprentissages et des choix que l’on pose. Hélas, autant que nous sommes, nous la mésestimons, préférant ainsi rester dans une espèce d’absence de volonté d’apprendre et d’évoluer grâce à l’Autre. Allons à la rencontre de l’Autre, ne restons pas confinés – de circonstance – entre « nous ».
Les plus belles et sincères excuses pour ce qui s’est passé à une époque bien sombre seraient alors de rencontrer, d’apprendre du pays qui nous accueille bien qu’il m’ait été dit par des amis congolais que je n’avais pas à m’excuser pour des propos tenus par d’autres, faisant ainsi allusion au « pardon peuple congolais » que j’avais réalisé dans le cadre des affres de la colonisation.
Mais sait-on où nous sommes vraiment ?
À chaque changement de cap, je ressens l’ivresse, le vertige de la découverte. Pourtant je ne peux empêcher les questions de me tarauder. À la lueur des comportements navrants parfois constatés, l’idéal ne serait-il pas de s’établir dans un endroit du « bruit du monde sans hommes » tel que décrit par JMG Le Clézio même s’il faut aller à l’encontre de ses principes ?
Les réponses tardent parfois. Je garde cependant à l’esprit qu’il n’y a de trésor qu’au fond de soi, dans l’amour et l’amour de la vie, dans la beauté du monde. Une espèce de réponse universelle en quelque sorte.
Mais sait-on qui nous sommes vraiment ?
« Nous sommes d’une manière ou d’une autre, asservis. À un homme, à nos parents, à nos enfants, à nos employeurs ou à nous-mêmes. Plus que tout, nous portons en nous l’asservissement des générations précédentes. Et, sans le vouloir, nous le transmettons. Nos névroses, nos psychoses, nos angoisses. Pourquoi pas nos joies ? (…) » – Amanda Devi, les hommes qui me parlent
Je me désolidarise des propos infamants tenus régulièrement sur les réseaux sociaux, mais je n’ai pas à me désolidariser de personnes avec lesquelles je n’ai jamais été solidaire. De plus, je ne me revendique pas d’une communauté quelle qu’elle soit, je suis juste un citoyen du monde.
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